Mon histoire personnelle peut parler à beaucoup d’entre vous

Je me souviens lorsque j’ai ouvert mon cabinet libéral en 2013, j’ai quitté volontairement un poste de cadre très confortable en termes d’avantages financiers et matériels. Cette décision impactait toute l’organisation familiale et mon rapport au matériel. 

A l’époque, j’avais deux enfants scolarisés dans le privé et avec des activités sportives chères.  

Mon environnement était plutôt effrayé qu’encourageant. Cela vient comme une tornade perturber la confiance en soi pour tester sa réelle solidité. Elle peut se retrouver très fragilisée par les propos des autres qui transmettent leurs propres peurs et qui viennent percuter les nôtres. 

Ce qui m’a permis de franchir les obstacles sans que ma confiance en moi bloque ma décision finale

C’est la conviction que c’était une expérimentation (comme un chercheur qui testerait un mélange dans son laboratoire) et qu’en aucun cas, j’étais en train de jouer ma valeur et/ou ma vie. Cette approche enlève toute peur de l’échec car ce dernier est intégré de fait au processus d’expérimentation. Je disais souvent « ce qui est chouette dans tout ça, c’est que si ça ne marche pas, c’est que cette manière d’accompagner les personnes ne sera pas faite pour moi. Ce ne sera donc pas sous cette forme d’expérience que ça devra se faire pour moi. Mais au moins je le saurai ». 

De même, j’ai utilisé une technique pour m’aider qui est la suivante : 

Je m’imagine sur mon lit de mort en train de faire le bilan de ma vie écoulée et je pense à ce projet d’ouverture du cabinet. Si je ne m’étais pas autorisée cette expérience, je me serais dit « eh bien, tu ne l’as pas testé. Tu n’as pas été courageuse. Tu ne sais même pas ce que ça aurait pu donner et tu ne le sauras jamais maintenant ». Rien que cette pensée était inconcevable au fond de moi. 

Cela donne un ressenti de réussite dans tous les cas car c’est faire l’expérience qui est le plus important et non le résultat. 

Quand ça ne marche pas, comme on n’y a pas mis toute sa valeur, son identité dedans, on ne peut se sentir en échec. 

La confiance en soi, si vous lui donnez comme appuie de vivre une expérience nouvelle, c’est toujours gagné. Si vous lui donnez comme appuie le résultat de l’expérience, alors ce sera plus fragile, l’enjeu prenant une importance plus grande (le risque réel en termes de conséquences est plus délicat). 

Mais ce n’est pas tout ! J’ai découvert quelque chose qui me parait très important à vous partager

En se donnant le droit de vivre l’expérience de l’ouverture du cabinet libéral, ça m’a permis « d’ouvrir une porte » de moi-même que je ne connaissais pas car elle n’avait pas eu besoin d’être sollicitée jusque-là. Ce fut d’une richesse formidable. Il aurait été dommage de ne pas découvrir cette partie là de soi. 

Avec le recul, je me rends compte qu’à chaque fois que j’ai pris des décisions qui amenaient à vivre une nouvelle expérience, c’est comme si je « récupérais » des morceaux de moi que je ne connaissais pas avant ces expériences. 

L’expérimentation semble être une voie royale pour découvrir pleins de bouts de soi et baser la solidité de la confiance en soi sur droit d’expérimenter.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de peurs, mais je ne leur aie pas donné de pouvoir et n’ai pas lutté contre. Elles étaient là, à côté, et c’est tout. 

Soyons tous des chercheurs dans notre posture quotidienne !!!

Anne-Lise
Psychologue, fondatrice
de la méthode Licoès

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